Ambroise Perrin, mardi 24 novembre 2020
Voilà, nous y sommes mardi 24 novembre 20 heures, en direct de la salle de crise de l’Élysée, le déconfinement du reconfinement, par étapes avec d’autres dates… nous savions bien que la situation ne permettrait pas de dire que tout redevenait comme avant.
Le président a échaudé l’avenir serein qu’aucun des «chers compatriotes» n’osait échafauder. Mais il n’a parlé que de cela, «oui j’ai donné beaucoup de détails», sans résignation ni colère. Notre capacité d’innovation, la science, la bienveillance, tenir, vaincre.
Cette triste étape du Covid, attendue et pourtant bien singulière, prend fin. Une sourde résignation, une lassitude, l’envie de passer à autre chose, comme pour ces épisodes parfois sombres qui vont laisser « Le Chat du 28 » vaquer ailleurs.
Cette triste fatigue dans le regard présidentiel, protecteur et pourtant bien désabusé, prend fin. Une étrange et moucharde allusion à ceux qui ont un sens des responsabilités inégal, et l’envie de passer à autre chose, comme oui, bien sûr à la recherche du temps perdu.
Prenez votre plume ouvrez vos cahiers c’est l’heure de la dictée. C’est un texte magnifique, si vous faites des fautes, ne vous en faites pas, nous ferons ensemble le corrigé. Oui c’est un texte de souvenirs comme tous les compatriotes aimeraient en écrire. Oui mes enfants (c’est le prof qui parle), vous aussi vous pouvez écrire des histoires et de la poésie, et penser que votre texte vous le lirez à la télé et qu’un jour il sera une dictée. Pourquoi le président n’a-t-il pas pris un peu de son temps d’allocution pour parler des souvenirs, de raconter les émois du passé, par exemple au bord de la mer le tout jeune homme au passage de jolies jeunes filles se fait la promesse de les revoir. D’habitude, elles ne reparaissent pas; le Président nous dit que d’ailleurs la mémoire oublie vite leur existence. Que nos yeux ne les reconnaîtraient peut-être pas. Et déjà passent de nouvelles jeunes filles que l’on ne reverra pas non plus.
Depuis le 17 mars dirait le président, depuis neuf mois nous avons construit une autre façon de voir le monde, ce fut l’annonciation, maintenant une naissance. A ce moment-là ses yeux perdraient leur voile d’ahan car le hasard ramène avec insistance ces souvenirs devant nous. Ils nous paraissent alors beaux, car nous discernons en eux, comme un commencement d’organisation, d’effort, pour composer notre vie. Notre mémoire, mes chers compatriotes, nous rend facile, inévitable et quelquefois cruelle la fidélité des images à la possession desquelles nous nous croirons plus tard avoir été prédestinés…
Le président marque une pause… il va dire Vive la République, Vive la France, les Français pensent à leurs souvenirs, ceux que nous aurions pu, tout au début, oublier, comme tant d’autres, si aisément. Sur le selfie sourit le petit chat du 28 qui ne veut pas mourir.
Au revoir, à bientôt, Ambroise Perrin
… et bientôt « le temps retrouvé » le temps de nous retrouver !
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retrouvons nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas
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» Loup, où es tu ? que fais tu ? » continuer à écrire semble être la meilleure porte de sortie de ce purgatoire Imagine !
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merci pour ces encouragements… mais je laisse le Chat dans son semi-confinement, pour ne pas « prolonger artificiellement » ce travail d’écriture, je vais tout regrouper dans un « petit » livre, avec notamment les photos du « Chat prend le Soleil », petit veut dire petit tirage, car les imprimeurs sont inabordables pour des travaux de qualité… et ma sortie du purgatoire, ce sont mes projets « Flaubert » laissés en plan, notamment « Mesdames Bovary »… ces chroniques confinées me prenaient « quand même », plusieurs heures par jour, maintenant je vais me mettre en « ermite de Croisset » pour terminer mes textes Gustave Flaubert puisque en 2021, c’est le 200ème anniversaire de sa naissance, et il y aura des célébrations partout… Et ce fut tout.
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