Retour rue des Fourmis, épisode 20: LES HONGROIS

Ambroise Perrin

La Fête du Houblon, c’était très chic de la trouver très plouc. Mais on allait quand même au défilé, et aussi manger des knacks à la Halle aux Houblons pendant les danses folkloriques de tous les pays du monde. 


C’est l’accordéon qui faisait la différence, l’accordéon qui faisait vraiment plouc. Bientôt, j’allais écouter « Campus » sur le transistor Nordmende que Mémé avait eu à l’hôpital ; sur Europe 1, Michel Lancelot passait des chansons avec de longs solos de guitare électrique d’Amérique.


Avec les copains, j’étais plus Beatles que Rolling Stones, sauf Satisfaction et Jumping Jack Flash. Quand j’entendais une chanson de Revolver à la radio, j’avais vraiment envie d’écouter celle qui était la suivante sur le disque, tellement je l’avais dans l’oreille.


Une année, l’autocar des Hongrois est tombé en panne ; un essieu avait cassé, il était trop vieux, et le garagiste de Papa, en haut de la route de Strasbourg dans la petite rue qui donne sur la rue du Prêteur, leur avait dit qu’il allait le ressouder. C’était long, et Papa a amené les quatre Hongrois dormir à la maison dans la chambre des enfants, hop ! les filles avec les parents et les garçons au salon. C’était vraiment folklorique.


Au petit déjeuner, on a fait la fête ; ils ont chanté et dansé pour nous remercier, ils criaient « sör » et « pivo », on croyait que c’était « merci » et « à bientôt » (non, c’était « bière » et « bière » !) ; ils nous portaient, les enfants, sur les épaules pour tourner dans le salon, cela m’a vraiment donné envie de voyager et c’est certainement mon meilleur souvenir de la Fête du Houblon.

2 commentaires sur “Retour rue des Fourmis, épisode 20: LES HONGROIS

  1. Belle histoire cette fête du houblon. La mienne est un peu décalée et triste, mais comme c’est celle qui m’est immédiatement venue à l’esprit, je vous la raconte.
    Peu de souvenirs de fête à Paris.
    À l’école primaire, ou avait lieu la fête de fin d’année ma soeur a gagné un lapin à la loterie.
    Nos parents ont décidé de l’apporter chez le boucher le lendemain. Nous, les 3 enfants, on n’était pas d’accord, mais alors pas du tout.
    On a passé la soirée à jouer avec lui, on lui a donné un nom, c’est notre père qui l’a choisi, Socrate ou Platon, je ne sais plus. Oublié le boucher.
    Le lapin est resté avec nous quelques semaines jusqu’à ce que notre mère le donne à son frère qui vivait dans une maison avec jardin … il y serait tellement mieux que dans l’appartement, disait-elle.Elle n’en voulait.
    Bien sûr, on n’était pas d’accord, mais alors pas du tout. On a un peu crié, un peu pleuré. On n’a pas eu voix au chapitre. Le chapitre était clos.

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