Ambroise Perrin
Retour rue des Fourmis fut une exploration des années d’enfance, les années 1960, un regard ironique sur les clichés de la nostalgie.
Détours rue des Fourmis sera plus descriptif, des textes courts rédigés sur place et publiés à un rythme plus soutenu sur « ce qui a changé » dans le quartier du Bildstoeckel à Haguenau.
Je confronte ici ma plume à un triple vieillissement, celui du lieu, celui de mes souvenirs, et surtout celui de la façon dont je raconte les choses. Tout ceci en priant mes chers lecteurs de considérer que ma seule, modeste mais tellement enthousiasmante, prétention, est celle de faire de la littérature. Merci à tous ceux qui me gratifient de commentaires ! Il y aura une troisième étape, toujours au départ de la rue des Fourmis, un roman à Haguenau où comme toujours, tout ce qu’on invente est vrai….
CONSTRUCTIONS
Rue des Fourmis, le retour fut un plaisir, raconter l’interaction du temps qui passe et des souvenirs qui s’échappent. Arpenter concrètement les rues de ce quartier Bildstoeckel de Haguenau ce sera faire des détours, Détours rue des Fourmis, cette nouvelle chronique, un peu la « saison 2 » du Retour rue des Fourmis. Faire des détours est une manière d’éviter le but, ou de n’y toucher que le plus tard possible. Est-ce un manque de droiture ? La ligne la plus courte entre deux points, le début et la fin de la rue ? Des détours moralement répréhensibles ? Détours pour jouer avec la crainte d’affronter cette réalité, « tout change », qu’on cherche à cacher ou à atténuer.
Un homme plein de détours perd autorité et crédit. Un paysage qui nécessite des détours pour être appréhendé inspire une délicatesse de sentiments. La fertilité des détours peut étonner, en manquer un et l’on en invente un autre : ici on ne se plaindra jamais au risque de finir par être méprisé.
Mon immeuble, le numéro 1 rue des Fourmis, le premier des quatre « blocs », porte maintenant la plaque numéro 5. Deux maisons ont été construites, au 1 et au 3, dans le terrain vague où l’on attrapait les hannetons. On a l’impression que seul ce qui ne se voit pas n’a pas changé.