Ambroise Perrin, mercredi 18 novembre 2020
C’est une détresse lue dans les journaux, dévastatrice et qui bouleverse, une solitude noyée dans le cliché des fêtards conspués, une péripétie de l’adversité qui nous rappelle que peut-être nous avons eu un jour 20 ans et que cela avait été le plus bel âge de la vie.
Quarante présidents d’université et des médecins directeurs de services de santé universitaires alertent sur les abîmes psychologiques de certains étudiants. Une souffrance silencieuse dans l’isolement et la précarité avec une statistique effarante, chez les jeunes le suicide est la deuxième cause de mortalité. En France il y a un psychologue pour 29 882 étudiants (aux Etats-Unis un pour 1600). La crise du Covid-19 augmenterait de 30 % cette situation dramatique. «L’intégralité des enseignements de l’université bascule en distanciel» : pour ceux qui viennent d’arriver en fac, cela veut dire une piaule de 9 m², pas encore de réseaux d’amis, aucune possibilité de job d’étudiant et la honte mal assumée de se nourrir dans les cantines caritatives. Huit heures par jour de cours par ordinateur et autant de temps pour travailler et réviser devant son écran. Pas de confrontation pour acquérir une méthode, pas d’épaule solidaire pour élargir l’horizon. Certains très diplômés sont bloqués par l’absence de stages, presque toujours annulés du fait de la pandémie. En cité universitaire le Covid c’est 154% de plus de demandeurs d’aide par rapport à l’année dernière. Le reconfinement a été une dégringolade, notamment pour les étudiants étrangers sans famille pour les urgences. La précarité est extrême comme pour cette étudiante en Master 2 que hante l’image de la clocharde qui tend la main.
A l’hôpital les étudiants ne sont plus dans des rôles d’observateurs. L’épidémie a imposé un tempo qui pousse les soignants dans leurs limites physiques et mentales. Tous les gestes se succèdent sans relâche, les équipes se sentent en décalage avec le monde extérieur, les étudiants s’enfoncent dans ce tunnel, le mot stress est un euphémisme, à ce rythme on apprend vite. On craque aussi pour aller pleurer dans le placard à linge sale. Commencer sa carrière dans ce tourbillon épidémique est une grosse épreuve. Le Covid-19 peut tuer une vocation plus vite qu’un malade.
J’ai été touchée par ce texte où tout est dit avec empathie de la difficile situation des étudiants !
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Cher Ambroise merci pour ce billet, comme tu le notes, c’est encore pire qu’au printemps parce que les nouveaux étudiants n’ont pas eu le temps de prendre leur marque. Et si jamais tu veux les aider et que tu n’a pas envie, comme moi, de faire un don à l’AFGES, tu peux déposer des conserves et autres au 1 Bd de la VictoireCovid19 | Reprise des distributions de première nécessité
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> Lors du premier confinement, l’AFGES avait pu aider 9956 étudiant-e-s grâce à la mise en place de distribution… |
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Bien amicalementFlorence
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Chère Florence, oui, bel élan de solidarité, partagé ! A Strasbourg il y aussi Bernanos pour les jeunes « perdus », les étudiants… Les premières nécessités sont multiples… et lire, et écrire… ventre plein et yeux ouverts…
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