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Ambroise Perrin, samedi 11 avril, suite…
- la famille coud des masques, les nappes en pur coton et en lin y passent, manquent les élastiques, introuvables en commerce de première nécessité: ils sont récupérés dans les dossiers qui dorment parfois depuis dix années, ces élastiques qui assurent la claustration des feuilles dans les cartons, et qui vont du virus nous sauver
- erreur sur la personne, homonymie dans une annonce mortuaire : messages, sympathie, condoléances, puis rétablissement de la réalité : c’est une autre la morte du coro, fallait bien lire, rires, mais quand même pas trop…
- ça commence à être long, je me surprends à regarder passer les gens dans la rue
- la queue pour le Carrefour City rue Geiler a changé : elle ne part plus de la rue de Reims mais de la rue Wimpheling
- au loin, scie électrique et perceuse : bricolage du week-end
- grosses crottes de chien bien placées devant l’agence bancaire fermée, elles sont là, confinées dans l’entrée depuis au moins 3 jours
- bouffeuse de poussière, ou Plumeau, une grosse bagnole nommée Duster lavée et ripolinée par une famille au complet, doivent s’ennuyer à regarder les pubs pour bagnoles à la télé
- l’ADN de l’héroïsme vantée par les DNA qui font leur Une sur les « essentiels » du quartier, infirmières, boulangers, caissières, livreurs, éboueurs et porteurs de journaux
- radio : nous n’avons plus de trésorerie, cette période va nous appauvrir
- et puis, nous avons de bons contacts avec les collègues par vidéo, cette période va nous enrichir
- enfin entendu dans la queue des journaux : dès qu’on sort du virus, on drague à mort !
à suivre…
AFP-Ambroise-Fiction-Presse 