La sortie à l’horizon, retour sur images d’un confiné (14)

la sortie du confinement est annoncée, avec prudence on évoque un certain horizon…
pour évoquer le 11 mai, date qui pourrait être reportée si nous manquons de civisme nous rappelle t-on avec cynisme, on précise que cela se fera progressivement, par périodes… le président cite Picasso, pas la Renault qui aura 5 milliards de subventions, mais un peintre périodique qui porte le même nom…
le 11 mai c’est dans 15 jours, on a encore le temps de retrouver un vieux compagnon de voyage, qui dormait à la cave. Un bain pour le rucksac, les confinés sont tous des routards
les restaurants relèvent le défi, les cuisiniers proposent des plats à emporter… A la radio les Grands Chefs nous donnent leurs recettes, une autre façon de s’évader
les voisins poètes posent leur prose à la boulangerie, inspirés par les géraniums de la convivialité, l’Alsace est belle et partagée, on remonte chez soi avec la baguette et la feuille imprimée
l’horizon de la cour arrière est devenu très familier, le moindre bruit fait sursauter, on se répète que cette enchanteresse torpeur ne va pas durer
alors on laisse le temps passer, quelques jours encore à se berlurer
en rire ou en s’offusquer? Ce ne sont plus des calembredaines ou des fadaises: qu’un président propose de boire de la javel pour se soigner laisse incrédule le monde entier
l’isolement pour les personnes âgées est une douleur comme la peur d’être contaminé, on leur promet alors des tablettes (numériques) pour communiquer avec leurs proches. On promet aussi 50 euros pour réparer son vélo (mesure vite oubliée), on promet d’être bien isolé dans le train (seule place de libre 754 euros Strasbourg-Bruxelles après le 11 mai), on promet des lendemains qui chantent

L’heure de la sortie, c’est le meilleur moment des confinés, on ne chante pas encore mais on y pense pour nous. Pour ne pas être accusées d’imprévoyance les autorités nous parlent d’horizons et de périodes roses et bleues, et de fourniture numérique dans les Ehpad. Les confinés attendent, les semaines en cette fin avril se ressemblent, vente resto à emporter, barbe à raser, poésie alsacienne à partager. Un spécialiste de l’horreur à Hollywood fait son film, on y boit de l’eau de javel pour se soigner…

LE LIVRE   

Le Chat du 28 prend le Soleil, Journal d’un ConfinéAmbroise Perrin, 17 mars – 11 mai 2020,   

la vie quotidienne rue Geiler à Strasbourg.       

Plus de 500 apostilles et notules en 59 épisodes chronologiques du confinement, 

Avec 48 dessins de Liza Reichenbach, 

Cahier au jour le jour de 64 photos légendées, 

192 pages, 20 x 25 cm, 15 euros.  

le livre sera disponible le 12 juin

contacts livre: editionsbourgblanc@gmail.com et sur le site http://www.editionsbourgblanc.com

http://editionsbourgblanc.com/content/?id=278

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