le 11 mai va arriver, c’est comme si on n’avait pas vu le temps passer, qu’est-ce qui va changer ? limitation de sortie à 100 km maximum, pas de groupes de plus de 10 personnes, masques obligatoires mais pas vraiment, ce n’est pas la sortie du confinement mais le début du déconfinement, c’est demain; dernière nuit comme avant un grand voyage… on fait un peu le bilan, on s’était tellement habitués à nos petits rituels de quartier; on a presque oublié les morts et les soignants «toujours au front», on va changer de vie, retrouver celle qui est « normale », abandonner nos petites joies comme le rendez-vous avec le serveur du restaurant italien qui chaque soir donne magnifiquement du bel canto à la ronde ! on s’était blottis sous la couette, parce que dehors c’était la tempête, comme si le monde d’avant était devenu une abstraction… sortir était devenu un défi, un pied de nez à la réalité du virus. Après le 11 mai, la peur va-t-elle changer ?se promener par monts et par vaux; au début du confinement il faisait nuit à 18h, aujourd’hui les boutons de roses sont devenus fleurs. Le temps a passé, insupportable pour certains, prodigieux pour d’autresédition unique du journal local, les DNA sont devenues un lien incontournable avec l’extérieur, avec des pages hallucinantes, les annonces mortuaires sans fin, les nécrologies sujet unique d’un arrondissement, des pages complètes de photos des couturières de masques bénévoles dans chaque village ou des élus du 1er tour des municipales prenant leur fonction nous apparaitrons en haut des marches pour aller voir ailleurs, nous croiserons les voisins sans devoir nous cacher, le nez dans le coude, et nous ferons de l’humour en disant que quand tout cela sera terminé, nous resterons bien une semaine tranquilles à la maison, sans sortir…dernières prestations au balcon, les Fourberies de Scapin et l’Arche de Noé, nous nous préparons à cette irruption du « 11mai » comme si la terre était à l’horizonet voilà, il se lève et s’en va… C’est la fin de ces journées d’observation, juste le temps de saluer tous les riverains autour de la rue Geiler, dans quelques jours le livre sortira de l’imprimerie et sera disponible ici…
Les derniers moments prudents avant ce 11 mai 2020, la fin du confinement ou plus précisément le début du déconfinement; Après, comme le roman de Erich Maria Remarque, l’après n’existe aujourd’hui dans nos conversations uniquement parce que nous avons vécu ensemble une expérience unique; c’est la faute à la fatalité philosophait Charles à la mort de son épouse Madame Bovary. C’est déjà le temps pour nous les confinés, avec nos drames personnels, des malades, des morts, de la petite machine à fabriquer des souvenirs; ce livre « Le chat du 28 prend le soleil, journal d’un confiné, Ambroise Perrin 17 mars – 11 mai 2020 » participera à la transmission de ces moments uniques, deux mois à rester chez soi, le papier ayant pour vocation de dormir dans des bibliothèques pour apparaître dans 5 ans, 10 ou 50 ans. ‘J’ai connu le confinement’ raconterons-nous un soir de vie; des historiens et des sociologues tireront des bilans; les pages du « Chat du 28 de la rue Geiler» sont elles un simple reflet intrépide d’un plaisir littéraire.
LE LIVRE
Le Chat du 28 prend le Soleil, Journal d’un Confiné, Ambroise Perrin, 17 mars – 11 mai 2020,
la vie quotidienne rue Geiler à Strasbourg.
Plus de 500 apostilles et notules en 59 épisodes chronologiques du confinement,