Ambroise Perrin, samedi 31 octobre 2020
Un homme préhistorique. A l’époque on mourait probablement plus de faim et de blessures que d’un virus. Le dessin de Charb est formidable, dans un vieux Charlie Hebdo. Notre ancêtre a la bonne tête du quidam, ses yeux qui roulent disent, «attention les gars il va se passer quelque chose d’énorme pour l’humanité !» Il hésite un peu mais il va le faire : l’invention de l’humour. Dans une main une coque pleine d’huile. Dans l’autre une torche avec du feu. Il va mettre de l’huile sur le feu.
Il a inventé l’humour, l’irrespect et le blasphème. Bientôt on inventera la roue. Plus tard, autre bouleversement pour tous les humains, le coronavirus, mais là ce n’est pas un progrès, pourtant aujourd’hui dans l’actualité on a mélangé les deux.
Une attaque à Lyon, un prêtre orthodoxe grièvement blessé par balles devant son église. Terrorisme ? On ne peut s’empêcher de faire le lien avec les assassinats à Nice il y a deux jours, et le meurtre il y a 15 jours à Conflans-Sainte-Honorine. Sur France Info la journaliste interview un gradé syndicaliste de la police ; au détour d’une phrase de relance « on peut dire que les caricatures ont mis de l’huile sur le feu ?» avant de répéter le sésame, mot de passe de la bonne conscience, celui de « la défense de la liberté d’expression ». L’archevêque de Toulouse avait hier versé sa bouteille d’huile sur le feu des caricatures blasphématoires.
On apprend aussi par le file-flash-info que le soleil du samedi après-midi incitait bien des gens à aller se promener pour « profiter de cette dernière journée ». « Ce deuxième confinement on n’a pas trop envie qu’il commence ».
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Un commentaire sur “L’huile sur le feu, Journal d’un reconfiné (04) –ambroise perrin”