AFP 4 octobre 2018
Ambroise Fiction Presse
L’ambassadeur de Turquie à Paris, invité comme l’ensemble du corps diplomatique à l’hommage solennel qui sera rendu ce vendredi aux Invalides à Paris par le Président de la République française à Charles Aznavour, se serait déjà discrètement renseigné sur la teneur du discours que prononcera Emmanuel Macron.
Le Chef de l’Etat français saluera certainement devant les ambassadeurs le rayonnement international du chanteur d’origine arménienne ; Charles Aznavour fut un ambassadeur de la chanson, mais aussi un militant inlassable de la reconnaissance du génocide du peuple arménien.
L’évocation même implicite du massacre des Arméniens, un million deux cent mille victimes, planifié par les autorités turques au pouvoir entre 1915 et 1917 est toujours fermement refusée d’être reconnue par le gouvernement turc actuel.
Face à cette continuelle négation, le Parlement européen avait déjà reconnu officiellement le génocide arménien par un vote le 18 juin 1987.
Charles Aznavour est considéré comme un héros en Arménie et une place de la capitale Erevan porte son nom.
L’article 305 du nouveau code pénal en Turquie, adopté en 2005, punit de 3 à 15 années de prison toute évocation du génocide comme un «acte contraire à l’intérêt de la nation».
Les diplomates du Président Recep Erdogan se trouveraient dans une situation extrêmement compliquée en écoutant l’évocation du génocide arménien par le Président français, au cours de l’hommage au chanteur français considéré aussi comme «le plus grand des Arméniens» par la très importante diaspora arménienne dans le monde.
2018-10-04 19h13 ap